Le stress des agriculteurs et la sophrologie: une réponse à adapter.

Un quotidien anxiogène, des stress multiples qui se cumulent.

Aléas climatiques, saisonnalité des travaux, manque de trésorerie, endettement, incertitudes sur l’avenir et  surcharge de travail, isolement, fatigue physique, exposition aux bruits, grande amplitude de travail sur la journée, absence de congés, nécessité d’adaptation aux changements, reconversion, l’imbrication entre vie professionnelle et vie privée, difficultés de remplacement …. Bref le métier d’agriculteur, qu’il s’agisse de maraichage, d’élevage, de culture, que cela soit en petite ou grande exploitation, classique ou bio … est un métier où le mal être, les problèmes de santé, les dépressions sont bien réels. Les médias parlent peu des risques psychosociaux pourtant bien  présents dans ce secteur d’activité. En Bretagne, et dans les Côtes d’Armor en particulier cette réalité est  prégnante, chez les jeunes comme chez les plus âgés. 

« Prévenir et gérer le stress pour une vie professionnelle plus sereine » 

Une initiative de formation par les chambres d’agriculture* “prévention et gestion du stress dans la vie professionnelle”. La volonté a été de faire intervenir une sophrologue, Marie-Aude Cornu, spécialiste du stress. 

La démarche auprès des agriculteurs :

1 / identifier, reconnaitre ses propres facteurs de stress, les déclencheurs, au regard de sa réalité sur l’exploitation. Repérer ce qu’ils mettent déjà en oeuvre, valoriser leurs démarches et leurs ressources existantes quand elles sont déjà là.

2/ identifier les signes de son propre “sur-stress”, en prendre conscience pleinement corporellement, physiquement; Transmettre des outils et techniques propres à la sophrologie, basées sur des exercices de relaxation, de récupération. . Leur permettre d’en faire l’expérience, pour qu’ils intègrent rapidement et concrètement leurs impacts positifs, pour  une appropriation adaptée à  leur réalité quotidienne. S’autoriser des pauses récupératrices nécessaires pour reconquérir un meilleur sommeil par exemple, apprendre à alléger les ruminations mentales par des focalisations simples sur sa propre respiration…

Cette  démarche vise à ce que chacun-e puisse identifier et vivre les premiers effets à court terme de cette méthode pour les encourager à installer  de nouvelles ressources qui seront toujours disponibles.

Les spécialistes du stress l’ont étudié: plus nous avons conscience de nos ressources moins le stress pèse lourd. Augmenter ses propres ressources est un axe fondamental dans cette démarche de reconquête de son propre mieux être, de sa motivation, de sa santé. 

La sophrologie est un des accompagnements reconnus pour gérer le stress.

Cela marche pour des chefs d’entreprises d’autres secteurs, il est temps que les gestionnaires d’entreprises agricoles s’en emparent, en complément des autres démarches de prévention santé !
*Initiative conduite par les chambres d’agricultures d’ Ardèche et de la Drôme 

 

 

Sophrologue en milieu rural, je vois beaucoup de femmes d’agriculteurs, investies à temps partiel avec un autre travail à coté, en retraite ou pleinement aux commandes de leur exploitation qui  décide de faire quelques chose pour reprendre la main sur leur mieux être.  Même si elles sont encore trop peu à franchir le pas, pour les hommes cela est encore moins fréquent.  Les initiatives comme celles -ci, mises en place par des chambres d’agricultures, permettent de démocratiser ces approches souvent totalement inconnues des agriculteurs.

Les conseillers agricoles en première ligne pour constater la souffrance, la charge mentale, le stress de ces femmes et de ces hommes, apportent au coeur de leur réalité, un soutien technique mais aussi  humain. Des passerelles se créées doucement mais surement, pour que  la sophrologie adaptée à ce public, puisse rejoindre les dispositifs de prévention santé du monde agricole, au coté d’autres disciplines et spécialités.