“lâcher prise” ce n’est pas “laisser tomber” …

illustration: Amanda CASS

Notre tendance à entretenir des pensées  rassure notre besoin de contrôle : nous vivons dans l’espoir de pouvoir tout contrôler autour de nous.

Cette attitude relève d’une forme de toute-puissance. Nous avons ce comportement car nous pensons que tout prévoir est la meilleure façon que tout se passe pour le mieux.

Nous oublions juste une chose primordiale, c’est  que la plupart des choses qui nous arrivent,  ne dépendent pas entièrement de nous.

Maîtrise, contrôle et lâcher prise ? Quelles nuances ?

Lors des séances individuelles de sophrologie, nous constatons que les personnes les plus stressées sont bien souvent celles qui manifestent le besoin le plus fort de contrôler leur vie. Avec cette tendance à vérifier en permanence ce qui pourrait leur arriver à eux même aussi bien qu’à leurs proches. Anticiper,  prévoir,  organiser… rend le quotidien extrêmement  “tendu”.

 

La recherche du contrôle est une utopie tentante. En contrôlant tout, on se rassure, car on pense qu’on maintient sa sécurité au top. C’est juste le contraire qui se passe, puisque le contrôle est totalement déstabilisant : il développe une vigilance accrue, qui place la personne en tension permanente ( et qui dit tensions permanentes, dit crispations musculaires). À cet état se rajoutent un sentiment d’agitation ponctuée de ruminations fatigantes. Cette volonté de contrôle renforce ce sentiment d’être « sur le qui-vive » en permanence.

Le contrôle traduit parfois un manque de confiance en soi et dans les autres. Il peut y  avoir également un refus de « baisser la garde » chez  une personne qui veut contrôler l’image qu’elle donne d’elle-même. Peut importe l’origine de cette tendance, le plus important c’est d’en prendre conscience  et sans jugement 🙂

Le contrôle est l’exacte contraire du lâcher prise. Toutefois pour les personnes avec ce profil de «  contrôlant », le lâcher prise signifie trop souvent « laisser tomber » . Et cela est insupportable pour les personnes qui veulent éviter tout échec,  toute surprise, tout événement inattendu dans leur vie.

 

Alors comment lâcher prise sans les craintes ?

Il est possible de déplacer le curseur; de  remplacer progressivement le besoin de contrôle par une recherche de maîtrise.

La maîtrise implique des facteurs internes sur lesquelles nous avons une influence, alors que le contrôle met en jeu des facteurs externes, sur lesquels nous n’avons aucun moyen d’intervenir.

Je reprends volontiers l’exemple imagé de la sophrologue Laurence Roux-Fouiller, pour illustrer cette notion.  Un exemple emprunté au domaine de l’automobile, et dans lequel vous pourrez-vous reconnaître facilement.

 

« Nous maîtrisons la conduite de notre voiture. Ainsi nous agissons afin que notre comportement au volant (l’attention, la régulation de la vitesse, le respect des règles…) garantisse notre sécurité. Pour autant, nous ne contrôlons pas et nous ne contrôlerons jamais,  les comportements des autres conducteurs par exemple, ni les événements inattendus qui peuvent survenir ( d’un ballon qui traverse la route, d’une branche qui tombe devant notre voiture…). Et oui,  dans ce cas il est possible que nous ayons un accident, même si les probabilités restent rares, mais  quoi qu’il en soit nous ne sommes  pas en mesure d’empêcher ce qui survient de l’extérieur ».

illustration: vladstudio 

Lâcher prise signifie donc accepter de lâcher ce sur quoi nous n’avons pas de prise.

Le contrôle devient ainsi inutile, et la maîtrise est généralement suffisante pour aborder 95 % des situations que nous rencontrons. Pour les 5 % restantes, qui pourraient présenter un risque, il faut se renforcer dans l’idée que, le cas échéant,  nous saurons mobiliser les ressources nécessaires à l’instant T pour y faire face.

Face à une situation qui vous inquiètent ou qui  vous déstabilise, demandez-vous si vous avez toutes les cartes en main.

Agissez, ou faites évoluer les facteurs qui ne dépendent  que de vous-même (même si cela implique de changer votre façon de faire ou d’aborder les choses) et lâchez le reste.

 

Article extrait du livre de la sophrologue, Laurence ROUX-FOUILLET «La sophrologie pour un quotidien positif et sans stress »  . Une pépite qui reprend l’essentiel de la sophrologie:-) A vous offrir sans modération….

Pour aller plus loin sur ce thème ….  Voir l’article paru le 1/06/21  dans PSYCHOLOGIES “lâcher prise”, lâcher quoi” ?

  • Commander le navire, pas l’océan
  • S’ajuster à son environnement
  • Épouser le flot de la vie
  • Agir par le non-agir

La sophrologie est une démarche qui nous apprend au fil des séances, de la mise en pratique dans son quotidien, à nous adapter face aux changements.  C’est l’une des forces de cet accompagnement : muscler ses ressources,  reprendre sa vie pleinement en main, en douceur, à son rythme, et de façon durable. 

Cette période de rentrée si spéciale est l’occasion de reprendre les rênes de sa vie, de ré-affirmer ses valeurs profondes, de redonner pleinement du sens à son existence.

Je reste à votre écoute. Corinne.

illustration Amanda Cass