Tir à l’arc et sophrologie: en plein dans le mille !

Bravo aux jeunes “Archers d’Armor” à Paimpol qui ont excellé lors du Championnat départemental de tir à l’arc des Côtes-d’Armor à Pleslin-Trigavou. Ils étaient trois participants du club à  concourir ce 07 mai 2017.

ALBAN  se positionne à une belle quatrième place; SACHA et GWENDAL décrochent quant à eux une magnifique première place. 

Une belle performance pour ces jeunes au lendemain de leur 3 ième séance de sophrologie, seulement.

Le club a souhaité cette année, faire appel à la sophrologie pour accompagner les jeunes dans leur préparation mentale: notamment pour gérer le stress lors des compétitions, améliorer leur concentration.

La séance que j’ai encadrée la veille de la compétition, s’est effectuée “in situ”. Au programme :   “s’installer dans sa bulle” , “renforcer la confiance en soi ” , “muscler l’ancrage et la verticalité”, et s’entrainer à visualiser le geste et le tir parfait … 

 

Préparation mentale-respiration-tir à l'arc-sophrologie-corinne vermillard archers de Paimpol - Pleslin 22

Merci à Georges, l’entraineur, pour faire régulièrement les liens techniques qui donnent la juste complémentarité avec les séances de sophrologie.

Un vrai plaisir de suivre cette compétition  à distance via SMS et photos à l’appui, merci à Valérie Le Bihan, la Présidente du Club pour sa confiance 😉

Ces 3 jeunes champions  ont su s’approprier chacun à leur manière les  techniques proposées. Bravo.  De quoi booster leur motivation, leur confiance et les encourager à poursuivre cette découverte  de leurs potentialités +++

Préparation mentale-compétition-tir à l'arc-sophrologie-corinne vermillard archers de Paimpol - Pleslin 22concentration-tir à l'arc-sophrologie-corinne vermillard archers de Paimpol - Pleslin 22photos: Valérie Le Bihan ©

Le tir à l’arc : une discipline qui nécessite concentration extrême, gestion du stress, maîtrise du geste et de la respiration…

Le moindre bruit, le moindre mouvement, même le plus léger, peuvent parasiter la concentration de l’archer. Sophie Dodémont, médaillée du bronze olympique en 2008, avoue qu’elle peut être troublée par le chuchotement de gens.

De nombreux compétiteurs font appel à la sophrologie pour optimiser leurs potentiels. C’est le cas du champion clermontois Gaël Prévost. Le jeune archer, médaille d’or lors de la coupe du monde 2012, décrit comment il réagit lorsqu’il a besoin de se re-concentrer : “ « Quand je sens que je perds mon attention, je me concentre sur ma respiration. J’inspire cinq secondes puis je respire de nouveau cinq secondes

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LES SECRETS D’UNE CHAMPIONNE POUR EXCELLER AU TIR A L’ARC :

Bérangère Schuh, médaillée de bronze par équipes en tir à l’arc à Pékin. Elle raconte son sport à Rue89.

« Une heure avec ma sophrologue par semaine »

« On travaille énormément avec une sophrologue. Je la vois une fois par semaine. En compétition on peut l’appeler sur Skype. Une séance dure à peu près une heure. Au début on discute de tout, tout ce qui peut être dérangeant ou bien dans notre vie. Puis on discute énormément des compétitions, de notre rapport à l’équipe, l’entente entre nous.

On fait aussi de la visualisation. Il s’agit de visualiser la compétition à venir, le terrain, l’objectif qu’on se donne. Et derrière, on fait une petite séance d’à peu près 20 minutes où on se nettoie l’esprit. On se relâche, soit debout soit assis.

Enfin, il y a la respiration. Quand le cardio commence à s’emballer, il faut une technique pour se relâcher en l’espace de 10, 15 secondes. Pour ralentir le rythme cardiaque il faut se concentrer sur la respiration. Ca enlève une bonne partie des tremblements.

Ca, c’est uniquement le travail. Le cœur est un muscle. S’il n’est pas musclé on ne va pas réussir à gérer son stress et il va s’emballer. Quotidiennement, on travaille cinq à dix minutes sur la respiration. »

« 80% de mental, 20% de technique »

« Le tir à l’arc, c’est beaucoup beaucoup de concentration, beaucoup d’entraînement. C’est un sport essentiellement mental : 80% de mental et 20% de technique. La personne qui gagne est souvent celle qui a le plus envie de les coller dedans.

D’abord, la technique  : il faut un geste le plus parfait possible et le répéter sur chaque flèche. Pour cela, il faut en tirer beaucoup, beaucoup. Moi, j’ai commencé en 1996. Au fil des années, notre technique s’affine. J’ai fait un gros changement en 2009  : mon épaule d’arc, celle qui tient l’arc, était “rentrante”. J’ai fait en sorte qu’elle soit davantage ouverte.

Ensuite, la tête  : il faut penser au moins de choses possibles au moment où l’on tire. On s’entraîne pour que, pendant les compétitions, le geste soit tellement automatisé qu’on n’a pas besoin de penser à quoi que ce soit. Le mieux c’est de couper le cerveau. »

« On regarde par terre, on sort du contexte et quand on revient, on n’a qu’une seule envie »

« Malheureusement il y a toujours des pensées plus ou moins positives. C’est très difficile de faire le vide de tout ce qu’il y a autour. Surtout aux Jeux. C’est plus dans les quelques secondes qui séparent chaque flèche que ça se passe.

Personnellement, j’essaye de me sortir de la compétition entre les flèches ou entre les volées : on se met dans sa bulle, on regarde par terre, on sort un petit peu du contexte et hop, quand on revient on n’a qu’une seule envie c’est de tirer sa flèche et la coller au milieu.

Quand je suis dans un moment de panique, je pense à mon neveu ou ma petite nièce, ça me relâche et je reviens dedans. Il faut être dans sa bulle mais pas trop se renfermer non plus. Si je me renferme, je suis sûre de passer à côté de la compétition. Donc je peux discuter avec mon entraîneur entre deux flèches. Je suis très proche de lui, il faut qu’il y ait un dialogue. »

 

Berengere Schuh et son entraîneur Marc Dellenbach lors des éliminatoires à Londres, 27 juillet 2012 – Toshifumi Kitamura/AFP

« Une mauvaise vue ne dérange pas »

« On est plus ou moins en apnée quand on tire notre flèche mais ça dure maximum cinq secondes en ce qui me concerne. C’est pas une apnée totale  : on expire un tout petit peu, lentement.

Je suis myope, je tire avec mes lunettes. Une mauvaise vue ne dérange en rien l’archer, par contre il faut une monture assez fine pour qu’elle n’arrive pas dans le viseur. De toutes façons on est à 70 mètres de la cible. Beaucoup tirent et ne voient pas où la flèche arrive  ! Heureusement, il y a une longue-vue à côté.

Il ne faut pas croire que le tir à l’arc n’est pas un sport physique. On fait évidemment de la musculation. Quand je tire une flèche, la pression de la corde est de 18 kilos. Sur une journée, je tire 72 flèches. Entre ça et la pression mentale, à la fin de la journée, on est achevé. »

Article rédigé par Clément Guillou du magazine “RUE 89”

 

Corinne Vermillard

Sophrologue en Côte d’Armor, accompagnement des sportifs (protocole individualisé ou en groupe en lien avec l’entraîneur )

N’hésitez pas à me contacter