La sieste flash, un outil de récupération physique et mentale

La sieste: tout un art !

Si dans nos culture cette pratique est plutôt “mal vue”, plusieurs pays (le Japon, la Chine  par exemple) la pratique, c’est même un droit officiellement inscrit… De plus en plus d’entreprises “à la pointe”, pour garantir le bien-être au travail (et de fait… augmenter la performance au travail, et diminuer les arrêts de travail ! )  aménagent des espaces pour favoriser la sieste. C’est que les bénéfices sont réels.

De nombreuses études scientifiques démontrent toutes ses vertus. Deux chercheurs australiens, Amber Brooks et Leon Lack,  ont même poussé le bouchon en cherchant à déterminer le temps idéal d’une sieste énergisante. Ils ont comparé les effets de siestes d’une durée de 5, 10, 20 ou 30 minutes sur la vivacité intellectuelle des participants qui n’avaient dormi que 5 heures la nuit précédente ! (Brooks,A. & Lack,L (2006). A brief afternoon nap following noctural sleep restriction:which nap is most recuperative. Sleep,29, 6, 831-840) . Résultat : la durée idéale d’une sieste dans cette perspective de recherche de “vivacité intellectuelle” se situerait entre 10 à 15 minutes.

L’ humain est génétiquement programmé pour faire la sieste. A chacun de choisir celle qui lui correspond le mieux…

De nombreux personnes célèbres en ont fait l’éloge chacun à leur manière ( Victor Hugo, André Gide, L. de Vinci, Isaac Newton, Winston Churchill …). Salvador Dali avec tout le talent et la fantaisie qu’on lui connait l’a même décrite dans une lettre célèbre adressée à un ami peintre. Pratique elle même empruntée aux moines de Tolède pour compenser leur fatigue liée aux levées nocturnes après les matines!

Une source d’inspiration pour “la sieste flash” proposée volontiers dans nos séances de sophrologie, de manière à ce que chacun, chacune se l’approprie, l’adapte, l’adopte, dans son quotidien.

Quand vous sentez venir une baisse de vigilance au point de devoir lutter, n’hésitez pas à l’utiliser. Installez vous sur une chaise, un fauteuil, (sans être “affalés” pour ne pas risquer de dormir trop longtemps …. !). Mettez le portable en sourdine en programmant le réveil pourquoi pas 10 ou 15 minutes plus tard, pour le cas ou la clefs ou l’objet que vous avez choisi de maintenir par le bout des doigts ne suffise pas à vous réveiller.  Laisser vous aller, autoriser vous cette pause de récupération. Au volant, par exemple, ou toutes  les deux heures “la pause s’impose” , se garer quelques instants pour une sieste flash est un excellent moyen qui en un laps de temps très court, permet de re-mobiliser la vigilance nécessaire.

 

TEXTE de SALVADOR DALI

“Pour pratiquer le « sommeil avec une clé » , asseyez-vous dans un fauteuil osseux, de préférence de style espagnol, la tête renversée appuyée sur le cuir tendu du dossier.

Vos deux mains doivent pendre en dehors des bras du fauteuil auxquels les vôtres seront soudés dans un affaissement de totale relaxation.

Vos poignets seront maintenus dans le vide et auront été lubrifiés préalablement avec de l’essence d’aspic, qui facilitera l’engourdissement de vos mains au moment où le sommeil approche, les emplissant des fourmillements de la main morte, qui sont en réalité des contre démangeaisons, les fourmis physiques, antidotes de celles, psychiques, de votre redoutable impatience à peindre.

Dans cette position, vous tiendrez une lourde clé que vous garderez suspendue, serrée délicatement entre les extrémités du pouce et de l’index de votre main gauche.

Sous la clé, vous aurez au préalable placé par terre une assiette à l’envers.
Ayant terminé ces préparatifs, vous n’aurez qu’à vous laisser envahir progressivement par le sommeil serein de l’après-midi, comme la goutte spirituelle d’anisette de votre âme montant dans le cube de sucre de votre corps.

Lorsque la clé tombera de vos doigts, le bruit de sa chute sur l’assiette retournée vous réveillera sûrement, et vous pouvez être sûr également que ce moment fugitif, où vous avez à peine perdu conscience, et pendant lequel vous ne pouvez pas être certain d’avoir vraiment dormi, est entièrement suffisant vu que vous n’avez pas besoin d’une seconde de plus pour que votre être physique et psychique tout entier soit [reposé].

Je dois ma connaissance du sommeil avec une clé au fait qu’il fut pratiqué par les capucins de Tolède.
Mais, plus tard, revenant de Genève en automobile avec mon grand ami le peintre José Maria Sert, celui-ci m’expliqua, dans une conversation mémorable sur les différents types de sommeil selon les arts, que « le somme avec une clé » était traditionnellement pratiqué par les peintres aviso des dessins architectoniques), qui avaient besoin, pour exercer leur métier, d’une main exceptionnellement sûre et calme.”

Salvadore Dalí