Retour d’intervention “sophrologie et acouphènes” Paimpol

Le fléau des acouphènes et hyperacousie
La journée nationale de l’audition avait pour thème : acouphènes et hyperacousie. Il est possible, sinon de guérir, d’améliorer le quotidien des personnes attentes.
|Modifié le 10 Avr 18 à 17:33 Par 

Copie de l‘article paru suite à l’intervention effectuée à Paimpol le 13 MARS 2018 en présence de 35 personnes sensibles, voir hyper sensibles à cette souffrance liée au acouphènes et hyperacousie.

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Corinne Vermillard, sophrologue et Sabrina Coatanoan, spécialiste en correction auditive ont animé une réunion à Paimpol sur le thème des acouphènes et de l’hyperacousie. C’était à l’occasion de la journée nationale de l’audition.

Les acouphènes sont des sifflements ou des bourdonnements qu’on entend alors que, dans 95 % des cas, ils n’ont pas d’existence réelle.

La première chose à faire est de consulter un médecin ORL pour savoir s’il y a quelque chose à faire médicalement, comme retirer un bouchon de cérumen ou envisager une opération.

Mais dans la plupart des cas, la réponse est : « Il n’y a rien à faire ».

« Attention, quand un ORL dit ça, c’est qu’il n’y a rien à faire médicalement parlant », précise Corinne Vermillard, sophrologue à La Roche-Derrien.

Heureusement, il existe des méthodes non médicales comme la sophrologie pour apprendre à défocaliser, à arriver à  les mettre à distance.

D’ailleurs, dans les grandes villes, des pôles acouphène regroupent des médecins ORL, des spécialistes en correction auditive, des sophrologues, etc.

Pertes auditives

L’étape suivante est donc de tester des méthodes non médicales, mais également de consulter un spécialiste de la correction auditive.

En effet, dans la plupart des cas, les acouphènes sont la conséquence d’une perte d’audition et non l’inverse.

Sabrina Coatanoan, spécialiste en correction auditive à Paimpol explique :

« C’est comme le syndrome du membre fantôme, le cerveau crée des sons que l’oreille ne peut plus entendre ».

Une correction à l’aide d’un appareil permettrait de réduire les acouphènes chez une personne sur deux.

Un simple test peut être effectué gratuitement avant d’éventuellement envisager de prendre rendez-vous chez un ORL pour bénéficier d’une prescription.

« Parfois, le simple fait de tester un appareil atténue immédiatement les sifflements », raconte Sabrina Coatanoan.

Quand il n’y a pas de perte auditive, il existe aussi des appareils générateurs de bruit qui arrivent à les masquer.

Ne pas se focaliser

Dans les facteurs qui rendent ces sifflements difficiles à supporter, il y a le stress et le silence qui fait qu’on se focalise dessus.

La sophrologie permet justement d’apprendre à se concentrer sur des choses agréables et ainsi de faire baisser l’intensité de ces bruits parasites.

Corinne Vermillard explique : « La science a prouvé qu’il suffisait de s’investir dans 5 minutes pendant lesquelles on va respirer consciemment, lentement, régulièrement , pour changer la chimie du corps pendant 3 à 4 h »

Mais parfois, on est tellement ancré dans la souffrance qu’on refuse les alternatives à la médecine.

On ne croit pas en ces méthodes qui paraissent irrationnelles. On préférerait une bonne vieille opération chirurgicale et on est persuadé que rien ne peut changer si le médecin ne peut rien faire.

Il faut alors que les proches soient attentifs parce que la souffrance engendrée par les acouphènes peut pousser au suicide.

Les problèmes d’audition touchent aux rapports avec les autres et poussent à s’isoler.

Pas facile d’en parler

Mieux comprendre le phénomène et en parler soulage déjà beaucoup.

Une des demandes des personnes présentes lors de la réunion à Paimpol, a été de savoir s’il existait des lieux où on pouvait parler, témoigner de ces problèmes qu’il est difficile de partager avec des personnes n’en souffrant pas.

En effet, les acouphènes sont comme un handicap invisible.

Souvent confondus avec des hallucinations, des problèmes psychologiques ou d’hypocondrie, nombreux sont ceux qui ont été confrontés à la méfiance, voir aux sarcasmes, y compris de la part du corps médical.

Il existe des groupes de paroles, souvent dans les grandes villes. La sophrologie, en groupe ou individuelle, peut être également un bon moyen de partager son expérience.

Encore tabou

Les acouphènes ne présentent aucun danger pour la santé physique. Or la santé psychologique reste encore taboue. On peut avoir peur d’être pris pour un fou. En plus, il est très difficile de partager son vécu au quotidien.

Pas facile, en effet, d’imaginer ce que cela fait de vivre 24 heures sur 24 avec des sifflements dans la tête, sans jamais pouvoir profiter du silence.

Difficile de comprendre la fatigue, le stress, le manque d’attention que cela engendre. On peut essayer en imaginant quelqu’un qui fredonne à ses côtés, le même air, jour et nuit. Vite lassant non ?

Autres tabous, l’appareil auditif en lui-même, pas très glamour à porter.

Pas comme les lunettes qui sont devenues des accessoires de mode.

Mais concernant les acouphènes, un appareil auditif peut se porter quand on a envie de souffler un peu, seulement quelques heures chez soi par exemple.

Reste à espérer qu’un jour, prendre soin de son audition sera aussi banal que d’être attentif à sa vue.

Corinne Vermillard: Sophrologue spécialisée acouphènes et hyperacousie : contact@corinne-vermillard.com  06 81 11 83 82. Référente du Pôle Sophrologie Acouphènes

Sabrina Coatanoan : Audika Paimpol (rond-point du Goëlo), 02 96 55 02 19.

  –  La Presse d’Armor

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